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Montréal…c’est ici que tout (re)commence !

Je me revois attablée à la terrasse de ce café/bar à Paris, ce soir du trente et un décembre deux mille douze, à avoir cette discussion avec M. A nouveau la même et lancinante question : “Alors, tu fais quoi l’an prochain, tu fais quoi après ta licence ?”. Je nous revois parler avenir, je me revois lui dire “Et si, moi aussi je prenais le large ? Et pourquoi pas Montréal. Tu y es si bien. Ils y sont tous si bien, alors pourquoi pas moi ?!”. A l’époque, au fond, ce n’était qu’une belle parole, une envie profonde extériorisée. Mais lui comme moi n’en croyons pas un traître mot. Et pourtant…

Montréal

Je me revois en cette fin d’août dans ce parc au coeur de Paris. Je nous revois dans l’herbe à rire de se revoir ici, à Paris; alors que la chance pour que cela arrive était infime. Je me revois rire devant l’incongruité de la situation. Il y a six mois, nous parlions avenir sans vraiment y croire, parce que tout paraissait si loin. Aujourd’hui, j’ai bouclé mes valises, dans trois jours je m’envole pour de bon, quand lui vient passer des entretiens pour du boulot par ici. Sincèrement, la situation à de quoi faire sourire !

Je me revois ce premier jour de septembre deux mille treize dans ce parc, La Fontaine, au coeur du Plateau Mont-Royal de Montréal. Je nous revois assis sur ce banc face à cet incroyable coucher de soleil. Je ris aux éclats devant (à nouveau) l’incongruité de la situation. La première fois, les choses ont changé du tout au tout en l’espace de six mois. Cette fois-ci, onze jours auront suffit. Je viens de poser mes valises pour de bon à Montréal, alors que lui s’apprête à boucler les siennes pour rentrer pour de bon à Paris. J’ai quitté mon Paris pour découvrir son Montréal. Il quitte son Montréal pour mieux s’approprier mon Paris. La vie est parfois faite de sacrées coïncidences ! A ce niveau là, il n’y a plus de raison d’en sourire, mais bel et bien d’en rire.

Montréal, c’est une bien longue histoire dans sa pensée ante-départ. Souvenez-vous, je vous en contais les aléas la dernière fois. A l’époque, Montréal s’écrivait au futur. Désormais, c’est au présent, et depuis à peu près trois semaines, au passé.

Paris

Vingt trois août dernier, après une ultime soirée toutes les trois avec Paris à notre merci, il est temps au lever du jour de plier bagage pour de bon et de prendre la direction de l’aéroport. Un mois que nous avons ce billet d’avion dégoté, ce fameux aller sans retour. Depuis la veille au soir, nous avons rendu nos appartements respectifs. Le coeur serré et les larmes au bord des yeux j’ai dit au revoir à ce cocon qui était mien, ce quartier que j’aimais tant et que tout le monde s’évertue à fuir et à garder des préjugés. Depuis la veille au soir, nous sommes sans adresse; notre situation et vie se résume désormais à ces trois gros bagages. On s’y raccroche comme à une bouée de sauvetage. Chacune se raccroche à ce qu’elle y a enfoui, ces petites choses dont on n’a pas voulu se séparer. Une semaine plus tard, on finirait par sourire et rire aux éclats lorsque chacune déballerait sa “maison” et que l’on découvrirait ce que chacune a jugé bon d’emmener avec elle. Un grand moment et sacré souvenir !

Flight to MontrealAéroport de ParisAéroport de ParisOn board

Je ne sais si c’est le fait d’être partie à deux, avec elle; mais étrangement le vol nous a paru bien court, et les 7h40 n’ont pas eu le moindre effet sur nous. De même, qu’il ne nous aura fallu que deux petites nuits pour se remettre du décalage horaire. Une fois la paperasse douanière effectuée, le précieux papier brillant agrafé pour un long moment au passeport, et après avoir récupéré tout notre barda, c’est à nouveau en taxi que nous regagnons le coeur de Montréal; parce qu’entre nous, c’était juste inconcevable de prendre les transports en commun avec à nous deux, 160 kg sur les bras ! J’ai laissé un rein à l’aéroport de Paris en supplément bagage, alors hors de question que ces derniers ne me pourrissent la vie dès mon arrivée ! Et puis entre nous, vu le prix du taxi ici (et étant à deux!), le calcul a vite été fait et on n’a pas hésité une seconde.

MontréalMontréalMontréal

Nous avons passé nos premiers jours chez une amie de M., dans son joli petit appartement du début XXème siècle, au coeur du quartier d’Outremont (pour les connaisseurs!). Une architecture passée, mais une décoration résolument moderne et touchante par les souvenirs de voyages et de ses origines qui s’y agglutinent de-ci de-là. Ce premier pied à terre ne fut pas négligeable, et nous permis d’aborder la découverte de Montréal d’une jolie manière.

MontréalMontréalMontréalMontréal

Si le quartier d’Outremont est résolument attachant par son côté résidentiel, ses belles maisons; il est également le lieu de très bonnes adresses, italien, glacier, brunch ♥. Si nous savions dès le début qu’il nous serait impossible de loger par ici, tant les loyers dépassaient aisément notre budget, nous n’avons pas dit non pour visiter un très beau 5 1/2 dans le coin. Au moins, nous avions un premier élément de comparaison.

MontréalMontréal

Dès le début, il a fallu gérer les visites d’appartements et le planning chargé de la semaine d’intégration à l’université avec toutes les nombreuses réunions pour les étudiants internationaux. En trois jours, nous avons réussi à visiter pas moins d’une vingtaine d’appartements ! Alors autant vous dire qu’on en a vu de toutes les couleurs et au fond, c’est ce qu’on voulait. Nous n’étions pas exigeantes sur nos attentes, mais nous ne voulions pas non plus prendre n’importe quoi, n’étant pas en programme d’échange comme beaucoup d’autres étudiants, et partant sur deux ans (minimum), nous voulions être sûre de nous et préférions tenter le diable d’en laisser passer certains pour avoir mieux. C’était risqué, peut-être, mais cela a fini par payer. Si j’ai un conseil à vous donner à vous, futurs expatriés qui entreprenez les démarches pour venir, si vous voulez vraiment ne pas avoir de mauvaise surprise en repérant sur le net et choisissant avant même d’avoir visité; réserver les deux trois premiers jours dans un hotel/B&B/chez des amis, et démarrez vos recherches une fois sur le terrain. On nous avait conseillé le célèbre site “kijiji”, certes, nous l’avons fait en long en large et en travers; mais il ne faut pas croire que c’est le saint graal ! Pour notre part, cela n’a pas suffit. Nous avons fini par en venir aux journaux, aux petites annonces, aux gens tout simplement. Finalement, la meilleure méthode (celle qui a véritablement fonctionné pour nous), fut d’arpenter la ville et d’appeler tous les numéros que l’on croisait lorsqu’on voyait des pancartes “A louer”. Je ne sais combien de coups de téléphone nous avons passé (un bon paquet!!), mais de fil en aiguille, c’est comme cela qu’on a visité le plus d’appartements, qu’on a fini par se créer un petit réseau. Parce qu’ici, les gens sont incroyablement généreux et soucieux de vous. Ils ne vous connaissent ni d’adam, ni d’eve et pourtant, ils remuent ciel et terre pour vous. Je vous assure, je n’ai jamais vu cela. Je crois que le pompon revient à notre (désormais) cher concierge philippin, grâce à qui nous logeons dans ce joli petit cocon au coeur du quartier de Côte des Neiges, pour lequel nous avons eu un véritable coup de coeur. Mais ça, je vous garde le récit épique pour un prochain article, car j’aurais également d’autres bons tuyaux à vous transmettre :)

MontréalMontréallunch at Jean Talon market

Au fond, je ne sais combien de kilomètres nous avons du faire en l’espace de ces trois jours à la quête de l’appartement; mais il est certain que nous en avons fait un bon paquet. Un mal pour un bien, car c’est aussi la plus belle des manières pour découvrir la ville, s’imprégner de Montréal. On découvre ces “rues” interminables qui traversent toute la ville, se familiarise avec cette architecture si particulière et tant à l’opposé de Paris. On tombe en amour devant le marché Jean Talon et on râle sur les quais du métro. On se fait avoir en voyant le plan de celui-ci, surtout quand on est parisienne. A côté, il parait ridicule et tellement accessible. Malheur ! On finit par découvrir que les stations ne sont pas les unes à côtés des autres comme le laisse penser le plan, mais surtout, on déchante quand on voit le temps qu’on perd pour aller d’un point A à un point B. A Paris, au coeur d’une capitale Européenne de cette envergure, on finit par prendre de sacrées habitudes; si bien qu’une fois partie et débarquée dans des villes de l’envergure de Montréal, on en vient à être choquée (je vous assure, je ne m’y fais toujours pas!) que sur tout le réseau souterrain du métro, il n’y ait (grand max!) que deux ou trois stations qui ont des panneaux indiquant le temps d’attente du prochain métro. Il n’y a rien de plus agaçant (pour ma part), que d’arriver sur le quai et de ne pas savoir si, ô par chance le métro vient dans deux minutes ou si à l’inverse, on vient de le louper et on est bon pour attendre le prochain dans 15min (!). Je ne vous parle même pas des heures creuses… En résumé, c’est chouette, Montréal a le métro ! Mais en pratique, on déchante vite et on préfère limite le bus. Bien que celui-ci aussi, c’est une sacrée histoire…Mais je vous en parlerais une autre fois (j’aurais largement l’occasion de revenir sur ce sujet!), car là, ca fait beaucoup pour un premier article !

in the subwayUniversité de Montréalcouloirs de la fac

Les premiers pas à l’Université, à la découverte de ce campus bien à l’américaine, où il vous faut presque prendre un bus pour aller d’un département à l’autre, tant le campus s’étend sur je ne sais combien d’hectares, furent l’occasion de participer à de belles activités, comme cette découverte de la ville de Montréal en bus. Un petit rêve qui se réalise à passer un peu plus de 3h dans un de ces fameux School Bus, comme on en voit dans les séries, en compagnie d’une urbaniste pour découvrir, comprendre au plus près et au plus juste Montréal.

School Bus88250018

Un parcourt à s’immerger au coeur des différents quartiers, agrémenté de quelques arrêts, le Lac aux Castors, ou encore (illégalement!) le long de la route entre l’île Sainte Hélène et la pointe de la Cité du Havre; afin d’avoir cette jolie vue; tout comme au niveau du Belvédère du Mont Royal. La météo n’est pas au programme, mais qu’importe. La curiosité et joie de vivre cela ainsi, sont là, et c’est l’essentiel.

MontréalMontréalvue depuis le belvédèrevue depuis le belvédère

Cette balade à pour moi une double saveur, car sur certains coins, je reviens en terre conquise. Il m’est étrange de revenir sur ces lieux, et d’y revoir mes photographies en guise de souvenir. Revenir à tel endroit sans se souvenir qu’il était là, qu’on y était passé; mais pourtant revoir sa photographie. Je peine à me dire que c’était il y a quatre ans, tant ca me parait à des millénaires. La majorité des lieux n’ont pas changé, seul le rendu est différent. Cette pellicule argentique en témoigne d’ailleurs ! Une surprise. Avant de partir, j’ai eu la folie d’acheter un joli lot de 40 pellicules, histoire d’avoir de quoi affronter cette expatriation outre atlantique, comme il le fallait. Depuis cet été, j’ai la volonté ferme de sortir des sentiers battus en photographie argentique, de m’essayer non seulement aux pellicules périmées mais surtout à bien d’autres pellicules. En voici le résultat. Si à chaque fois, c’est une partie de poker, car je ne sais jamais à l’avance de quelle manière sortiront mes photographies (l’aléas d’une pellicule qu’on ne connait pas! Pour info, il s’agit ici pour la couleur d’une Fuji Sensia 200), je trouvais l’occasion trop belle pour passer à côté, que d’entamer l’écriture de cette belle tranche de vie qui m’attend pour les mois, années à venir; au travers de nouvelles pellicules argentiques. Le résultat tire sur le vert ? Et alors ? Certes, ce n’est pas ce dont j’espérais, mais qu’importe, j’aime le charme qui s’y dégagent et ne regrette absolument pas de ne photographier qu’avec l’argentique depuis que j’ai posé un pied sur le sol canadien. Le numérique dort sagement au fond de l’armoire de ma chambre, et après ce qu’il a vécu en Suède, un peu de repos ne lui fait pas de mal :).

Montréal MontréalMontréal

Déjà trois semaines que nous sommes là, trois semaines que nous prenons nos marques petit à petit dans cette ville. Trois semaines que Montréal nous a accueilli à bras ouverts. Trois semaines que nous nous familiarisons avec Montréal, sa richesse et diversité, sa dimension réduite à taille humaine, son tumulte et son calme paradoxal. Un mode de vie à l’opposé du notre. Un océan sépare ces deux continents, mais on se rend compte que sur de nombreux points, celui-ci n’est pas valable uniquement géographiquement. Il l’est tout autant au quotidien, sur des points parfois dérisoires, mais qui à force de s’accumuler en deviennent à prendre sens et réalité. Rome ne s’est pas faite en un jour. Mon amour et manque terrible pour Paris ne s’apaisera pas aussi facilement. L’adaptation au “choc culturel” comme ils disent ici, ne se fera pas en un claquement de doigts, alors laissons faire les prochaines semaines pour trouver un juste milieu. En attendant, nous poursuivons à nous approprier un peu plus ce nouveau chez nous ou l’on s’y sent si bien, ce quartier si familier, et nous faisons peu à peu à ce nouveau rythme scolaire qu’impose un Master.

Lunch timeThrought the window

Bonne semaine ! :)

P.s : au fait, vous pouvez désormais me suivre également sur Instagram ! J’y mets un peu (beaucoup!) de Montréal :)

11 Comments

  • Nat C
    6 octobre 2013 at 17 h 56 min

    On s’y croirait… ah ben oui mais on y est ! (Sinon ça va sonner bateau, mais j’aime beaucoup ce que tu fais)

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  • LM
    30 septembre 2013 at 17 h 29 min

    Je retrouve avec plaisir cet engouement à lire tes écrits et déguster tes pépites de photographies.. Ton aventure n’est qu’a son début mais déjà, tu nous donnes envie de venir découvrir cette fameuse ville … Merci de partager ta vie comme tu le fais.. cela nous permet d’oublier qu’un océan nous sépare. Prend soin de toi ma Sam, ma vagabonde préférée <3

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  • Valérie M
    25 septembre 2013 at 9 h 15 min

    160kg de bagages? C’est plus qu’un rein que tu as du laisser au départ :p
    7h40 de vol quand on s’amuse et qu’on est excité ça passe toujours mieux que seul (ou sur le retour).

    Les photos sont superbes! hâte de découvrir la suite des aventures ;)

    Valérie de envievoyages.blogspot.be

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    • Vagabondanse
      30 septembre 2013 at 6 h 22 min

      Je te rassures Valérie, nous avions 160kg à deux !! C’est que mine de rien, on n’en emmène des choses lorsque l’on vient s’installer :) !
      Merci pour tes petits mots en tout cas et bienvenue par ici !

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  • Rory
    17 septembre 2013 at 17 h 22 min

    Bienvenue à Montréal ! Ça fait plaisir d’avoir des nouvelles de ton début d’acclimatation :)
    Ces photos vertes sont de petites merveilles en tous cas, vivement la suite de tes aventures montréalaises !

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    • Vagabondanse
      30 septembre 2013 at 6 h 21 min

      Oh ma Rory ♥, je suis ravie que cette série te plaise :’) Le début de sacrées aventures montréalaises que je savoure déjà de partager avec vous par ici ! Une petite manière de me rapprocher de vous en vous faisant partager tout cela, de sentir Paris qui n’est coin de la rue et non de l’autre côté de l’atlantique !

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  • xelou
    16 septembre 2013 at 18 h 08 min

    Top top top top top !!! J’ai l’impression d’être là-bas avec toi et tes photos sont superbes <3 bonne adaptation :-)

    Reply
    • Vagabondanse
      30 septembre 2013 at 6 h 20 min

      Ca tombe bien, c’est l’effet escompté :D !! Et puis qui c’est, tu y viendras peut être sous peu en plus…?!

      Reply
      • xelou
        30 septembre 2013 at 8 h 02 min

        Hé non :D, si notre projet se réalise, c’est à l’autre bout du pays que nous avons prévu de partir ! On veut pas (trop) faire comme tout le monde… Et un hiver dans les rocheuses nous envoie du rêve à fond <3

        Reply
  • Maou
    16 septembre 2013 at 8 h 48 min

    Tu feras un article avec des photographies de l’appartement quand il sera aménagé ? :)

    Très chouette celui-ci. De belles photos, de beaux mots, comme toujours. Ça me donne encore plus envie de découvrir cette ville !

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    • Vagabondanse
      30 septembre 2013 at 6 h 19 min

      Bien sur ! C’est prévu ne t’en fais pas :) Ca arrivera bientôt !

      Je suis certaine que Montréal te plairait, très éclectique ! Il y a beaucoup à découvrir et photographier.

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