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Analog / Canada

(Parenthèse) automnale au Mont-Tremblant.

(Parenthèse) automnale au Mont-Tremblant !


Sur les sentiers du Mont-Tremblant, quelque part tout là-haut pour y écrire au creux du dénivelé une jolie (parenthèse) automnale. Accepter de varier sa ponctuation, de ne pas faire uniquement une succession de phrases courtes avec majuscule et point final en bout de ligne. Cesser d’appuyer sur “tabulation” ou sur “entrée” mécaniquement, mais concéder d’étirer le corps principal du texte, de lui adjoindre entre deux virgules, quelques parenthèses. Non pas tant pour la fantaisie qu’elles arborent mais au-delà, pour le bien être qu’elles induisent et renferment. Oui, appuyer sur pause et ouvrir la parenthèse, juste pour un temps. Le geste est simple, anodin pour certain, mais pourtant inimaginable pour d’autres. Pour moi.

(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

Ouvrir la parenthèse avant de laisser la vague nous submerger et de boire la tasse. Ce jour là, j’ai accepté de mettre pause, d’ouvrir la parenthèse au coeur de cette saison qui m’avait conquise depuis mon installation outre-atlantique, comme je vous le disais précédemment et de le suivre dans cette aventure. Laisser au corps de texte son essence principale, laisser à Montréal travail/cours/mémoire/recherches pour ouvrir cette (parenthèse) automnale, à un peu plus d’une centaine de kilomètres de là, au coeur de la région des Laurentides.

  • On the road !


(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

Avec le recul, je me rends compte à quel point cette expatriation, cette nouvelle vie m’a apprise à vivre au gré des saisons, tant elles sont marquées ici. J’ai appris à les appréhender au fil des célébrations qu’elles regorgent et à ainsi savourer chacune d’elle comme il se devait. L’automne est synonyme de l’été des Indien, de ces quelques semaines ou le paysage semble comme s’enflammer sous cette palette colorée, avant que l’invasion des pumpkins ne lui volent la vedette amorçant les prémices des préparations, ô combien inévitables en Amérique du nord…d’Halloween ! Sans oublier entre les deux, l’incontournable Thanksgiving, célébrer le deuxième lundi d’octobre, soit un gros mois avant celui aux Etats-unis.

Des moments clés si joyeux et festifs qu’ils m’ont appris à ne plus redouter cette saison d’entre deux, mais bel et bien à en faire ma favorite. Continuer chaque année à se laisser éblouir par ces paysages flamboyants à perte de vue; à se laisser gagner par ce plaisir simple que d’organiser et de se retrouver entre amis autour de ce repas de thanksgiving où chacun y aura amené une petite part de lui; à se laisser prendre au jeu de dénicher LE costume pour cette soirée annuelle de l’Halloween et surtout, de se laisser gagner par la ferveur qui entoure sa célébration, tant dans les rues, sur les étales des marchés, dans les rayons des magasins qu’entre nous, au gré des conversations.

(parenthèse) automnale

Ce jour là, j’ai accepté de tracer à l’encre noire une (parenthèse) automnale sans songer un instant au bien fou qu’elle me ferait. On a quitté Montréal de bonne heure en y laissant toute l’effervescence qui nous entourait pour s’abandonner à la quiétude de la campagne, au dépaysement de la montagne, des plaines et des lacs des Laurentides. Les miles filent et le paysage change du tout au tout. A mesure qu’on gagne le Mont-Tremblant, les reliefs se dessinent, se laissent deviner dans les rétroviseurs. Plus on s’enfonce et plus les couleurs commencent à jaillir et s’imprégner. L’agitation de la ville semble un bien lointain souvenir, et je voudrais presque déjà rallonger cette (parenthèse) automnale qui s’écrit peu à peu sans revenir à la ligne un instant.

(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

  • Mont Tremblant !


(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

Le Mont-Tremblant fut cette (parenthèse) automnale hors du temps, la conjugaison de cette déception prévisible et de ce retour en enfance improbable. Je le savais avant d’y mettre les pieds, venir ici c’est passer outre la station de ski, ce “village” aux allures de petit Disneyland dans sa facture architecturale et son ambiance (sans toute la mythique féérie bien sur), à travers lequel on préfèrera filer pour gagner les hauteurs et oublier ce dernier pour n’en retenir que sa vue et ses environs chatoyants.

Mais le Mont-Tremblant fut aussi ce paradoxe, ce retour improbable en enfance en se laissant tenter par une descente de “luge d’été”. Une petite parenthèse dans la (parenthèse) qui amène la réminiscence de ces nombreuses descentes de luge d’été, en famille, à Puy St Vincent, il y a tant d’années. Un petit bonheur simple, furtif, mais ô combien salvateur à revivre à nouveau !

(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

  • At the top !


(parenthèse) automanle, Mont-Tremblant

On pousse le retour en enfance jusqu’au téléphérique et le plaisir de découvrir et d’observer les environs du Mont-Tremblant se dessiner sous nos yeux. Appréhender le Lac Tremblant sous ses airs de fjord et voir ressurgir ces petites parenthèses successives, ces souvenirs de cette croisière norvégienne d’il y a quelques années. L’occasion est aussi belle de profiter de ces couleurs si franches, entre harmonie et dégradé.

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Ce qui est amusant, c’est de contempler un paysage tout autre une fois au sommet. Le vent est “bin frette” et s’engouffre dans les moindres recoins. Le vert (pré)domine et fait taire l’été des Indiens qui s’abat en contrebas. La palette colorée semble subitement éteinte, tout juste à t-elle un sursaut au sol, sous nos pieds. On savoure ce joli spectacle, avant de céder à l’appel de ces chemins de-ci de-là et de nous éloigner de l’attrait (trop) touristique du sommet, pour retrouver de la quiétude à mesure que l’on s’aventure sur l’un des versants du Mont-Tremblant. Les rayons du soleil ne nous quitteront pas, jusqu’aux dernières lueurs, au dernier souffle sur les braises de ces feuilles d’érable au rouge feu.

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La randonnée n’a jamais été ma parenthèse enchantée, mon corps y trouvant toujours plus de la douleur physique que de l’apaisement ou du bien être. Mais ce jour là, étrangement, une combinaison des deux se laissait sentir. Eprouver physiquement pour contrebalancer l’endurance mentale que je subissais depuis plusieurs semaines avec le boulot et les cours. Sentir la donne s’inverser le temps de cette (parenthèse) automnale et sentir ce bien fou me gagner.

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Oui, accepter de varier sa ponctuation, c’est ne pas laisser le temps nous avaler et filer entre nos doigts, mais bien l’écrire, le taper sur le clavier au rythme qu’on lui destine, auquel on le désire, et savoir lui adjoindre des pauses, des (parenthèses), pour mieux revenir à la ligne et repartir. :)

Escape the city !


Une fois n’est pas coutume, en petit bonus le vlog que J. avait réalisé ce jour là !

12 Comments

  • Angie
    17 mars 2016 at 9 h 36 min

    Le printemps n’est même pas encore arrivé que l’automne me manque déjà !! Ton texte est beau (et les photos aussi)

    Reply
    • Vagabondanse
      24 mars 2016 at 18 h 53 min

      Cette ambiance et ces couleurs me manque beaucoup aussi ! Quand bien même j’aime le printemps, l’automne à cette douceur et cette saveur si à part!

      Reply
  • Landry - douly07
    26 janvier 2016 at 23 h 47 min

    Très beau texte, toujours aussi subtil, j’adore te lire. J’ai été au Mont-Tremblant en été et j’avais déjà été bluffé par la vue mais à l’automne les couleurs sont vraiment magnifiques

    Reply
    • Vagabondanse
      2 février 2016 at 10 h 47 min

      & moi j’adore lire tes commentaires ! Je suis gâtée avec tes mots en retour :) Merci beaucoup ! J’imagine comme la vue doit être belle en été oui, et surement plus fleurie et fournie qu’à l’automne (ma seule petite déception).

      Reply
  • Ophélie G.
    8 octobre 2015 at 12 h 21 min

    Ça a l’air tellement beau l’automne, par chez toi. xx

    Reply
    • Vagabondanse
      11 octobre 2015 at 19 h 15 min

      Oh oui, et ca l’est tellement ! Si tu as l’occasion un jour de venir par ce côté ci de l’atlantique, je ne peux que te recommander d’y venir à l’automne ! :)

      Reply
  • Greg
    8 octobre 2015 at 11 h 51 min

    Magnifique ! Je veux un bel automne en Bretagne moi aussi :)

    Reply
    • Vagabondanse
      11 octobre 2015 at 19 h 14 min

      Merci Greg ! La Bretagne a dont tant de qualités mais pas celle d’un bel automne coloré ?! ;)

      Reply
      • Greg
        11 octobre 2015 at 20 h 27 min

        Hélas ! Nous passons vite du vert à plus de feuilles du tout

        Reply
  • prettylittletruth
    8 octobre 2015 at 9 h 45 min

    Vraiment magnifique :)

    Reply
    • Vagabondanse
      11 octobre 2015 at 19 h 14 min

      Merci ! :)

      Reply

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