A chaque nouvelles retrouvailles avec ma douce Paris, c’est quelque peu le même rituel, les mêmes habitudes qui reviennent. Il y a le plaisir de (re)nouer avec ces souvenirs ancrés à jamais à chaque recoin de la ville, jumelé à l’envie de découvrir ces inconnus disséminés ça et là, dans chaque arrondissement….
Ce ravissement constant harnaché à Paris qui me fait dire, me donne l’impression, qu’on ne parviendra jamais vraiment à en faire le tour, à en voir tous les moindres recoins. Et au fond, tant mieux. Pourvu que la surprise demeure, que l’envie de surprendre l’inconnu au coin de rue perdure. Encore & encore. Que l’émerveillement persiste, comme au premier jour. Comme avant, comme toujours.
- XIXe arrondissement.
En janvier dernier, entre deux gorgées de bière près du bar au première étage de l’incroyable salle du Trianon, aux prémices du concert de Feu!Chatterton; M. me glisse, un sourire aux lèvres sûr de lui de savoir que cela me plairait, l’idée d’aller me perdre dans le XIXème arrondissement. De m’enfoncer au gré de ce dédale de ruelles, d’impasses; comme il l’avait fait avec J. quelques mois plus tôt. Entre Botzaris & Pré-Saint-Gervais, Place des Fêtes & Danube, le long de la…Rue Mouzaïa.
Si le XIXème ne résonnait pour moi jusqu’à présent qu’avec « Buttes Chaumont », aujourd’hui il y a un tout autre souvenir qui s’en fait écho. Je me suis retrouvée si bête, de me rendre compte du nombre de fois où je suis venue aux Buttes Chaumont sans chercher à pousser plus loin, alors qu’à deux pas de là, il y avait ce joli (re)coin, cette bucolique Rue Mouzaïa. Un petit Paris en plein coeur du grand, un petit village au coeur de la grande ville.
Je me suis engouffrée au petit matin au gré de ces ruelles pavées, quelque peu au saut du lit quand Paris est encore toute endormie. Qu’importe que la saison ne fusse pas la meilleure, que les maisons ne fussent pas bordées de fleurs, il y avait tout de même cette jolie ambiance qui enrôlait les lieux. Je me suis glissée l’appareil à la main, les yeux rivés de gauche à droite, dans le quotidien des quelques habitants qui s’affairaient ce jour là. Il y avait ces deux voisins qui taillaient l’allée, ce grand-père qui remontait sa poubelle, cette dame avec ce joli sourire, flattée de me voir photographier son joli jardin et qui m’intima de revenir aux beaux jours, parce que là, sous la grisaille de l’hiver, il n’y a vraiment aucun charme au lieu, argue t-elle ! Qu’importe, je poursuis ma route et mes rencontres, comme avec ce paysagiste qui file de boite aux lettres en boite aux lettres déposer ses petits flyers en espérant être rappelé, parce qu’il me confie avoir eu la chance en contrebas de la Rue Mouzaïa d’avoir croisé un riverain qui a accepté de lui ouvrir la porte de chez lui pour lui faire découvrir son jardin arrière qu’il apercevait depuis la rue. Je ne le soupçonnais pas mais il me l’assure, si pour certaines maisons ici, le jardin avant est joliment arboré, fleuri; à l’arrière, c’en est encore plus beau !
Les gens vont et viennent, allant d’une rue à une autre par le biais de ces « villa » pavées. Nombreuses maisons semblent ne retrouver vie qu’aux beaux jours, quand d’autres persistent à vouloir y résider à l’année. Il y a comme ce sentiment qui plane dans l’air, de cette quiétude de vivre de la campagne tout en étant au coeur de la ville. Un joli paradoxe mais présage d’une douce harmonie.
Je zigzague d’une ruelle à une autre, ne voulant en manquer aucune, surtout pas, sans jamais m’en lasser. Je délaisse quelque peu la Rue Mouzaïa pour ces voisines. D’un peintre à un poète, les noms s’égrènent et les pages d’histoire avec. Si certaines se ressemblent, toutes se diffèrent. Voir toute cette architecture variée se mêler et s’entremêler si joliment, parfois même de manière si surprenante. Certaines maisons semblent s’être laissée engloutir par le temps qui passe, comme à l’abandon du silence, quand d’autres au contraire y trouvent une nouvelle jeunesse. Je revois le chantier en cours, caché derrière ce portail aveugle, de cette belle maison et y devine un peu plus loin dans l’entrebâillement de la porte, le salon tout en longueur de cette autre maison, ou encore ce jardin au loin derrière cette fenêtre du rdc ouverte. J’imagine l’ambiance qu’il doit y régner aux beaux jours, l’effervescence qui se laisse présager, des enfants qui doivent crapahuter ça et là, au vu des nombreux vélos et autres jouets présents dans les jardins en avant.
Je zigzague d’une ruelle à une autre, et le coup de coeur devient indéniable ! Je réalise à quel point M. me connaît si bien, à quel point il avait vu si juste. Ô que oui, c’est bel et bien CE Paris que je voulais rencontrer cette fois-ci, découvrir, ressentir et photographier. Ces petites parenthèses au coeur de la grande. Ce recoin oublié sous la grisaille parisienne. Celui là-même qui donne à observer, appréhender Paris sous un nouveau jour, l’immortaliser d’une nouvelle manière, plus intimiste. Cette palette colorée où les textures s’opposent et s’harmonisent, où la brique côtoie la tuile, le bois et la pierre, le lierre et le pavé, la grille et le béton. Je les imagine d’ici, si éclatantes à l’orée du printemps, sous le prisme de toutes ces perspectives fuyantes à chaque extrémité de ruelle. C’est promis, je reviendrai Rue Mouzaïa. ♥
Et vous, vous êtes vous (délà) laissé surprendre par un joli coin de Paris ?
Ou aimez-vous par-dessus tout vous balader ?
Quels sont ces recoins qui vous ont conquis ?! :)
12 Comments
Rory
24 mars 2016 at 1 h 46 minOh je connaissais cette rue de nom et n’y suis jamais allée (pourtant c’était pas loin de chez moi !)
J’adore ce genre de quartier c’est si joli !! Dans le même genre il y a la butte bergeyre on a failli y habiter ça te plairait… Une idée pour les beaux jours ;)
Vagabondanse
24 mars 2016 at 18 h 59 minAh yes je prends note pour la prochaine fois avec plaisir ! Merci ma Rory <3 En tout cas à vote retour (si vous rentrez, haha ! ;) ) il faudra que tu ailles y faire un tour sans faute :) Tu vas adore ! En plus il y a plein de petits chats trop cute!!
Aurore
22 mars 2016 at 13 h 44 minTrès bel article ! Je voulais une maison à la Mouazia. Mais ces petites merveilles sont difficiles à s’approprier !
Vagabondanse
24 mars 2016 at 18 h 58 minAh ca, au vu de certaines, c’est à n’en pas douter !! Cela ne doit pas être donné, mais j’imagine le joli quotidien que cela doit être d’y vivre :) Et puis, avoir une petite maison avec un carré de jardin en plein Paris, ce n’est pas rien !
May
22 mars 2016 at 13 h 34 minMais, et, tu es un peu trop douée. Tu peux prendre un peu n’importe quel endroit est le rendre, tout à coup, un peu magique. Je crois que tu peux officiellement te ré-orienter en guide touristique : le Paris de Paris tu Paris (je dis ça en rigolant, mais je suis sûre que ça fonctionnerait hyper bien, tu ajoutes des cours/conseils en photo, et je te prends un forfait à l’année) <3
Vagabondanse
24 mars 2016 at 19 h 01 minNon mais toi alors, TOI <3 Fais attention, je vais te prendre au mot ! :) C'est très tentant dit et vu comme cela...Qui sait, peut-être un projet à méditer..!
Elise
22 mars 2016 at 9 h 16 minTes photos sont superbes !
Je n’arrive pas à aimer Paris, alors merci pour ces articles qui me donne envie d’explorer ces petits coins si jolis !
Vagabondanse
24 mars 2016 at 18 h 56 minOh zut alors, qu’est-ce qui fait que tu n’arrives pas à aimer Paris ? En tout cas, tu me motives à écrire encore bien des articles sur ma douce Paris pour te la faire découvrir autrement et tenter de l’apprécier (même un petit peu!) :)
marionromain
22 mars 2016 at 9 h 07 minMe laisser surprendre par de jolis coins secrets, à Paris, je crois – j’en suis même certaine – que c’est mon petit plaisir ultime. Cela fait très longtemps que la rue Mouzaïa est dans mon viseur, d’ailleurs, et je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller m’y balader. Il faudra que j’y remédie, et quand ce sera fait, je sais qu’il me restera encore une foule d’autres petits coins secrets à découvrir. Comme tu l’écris, Paris, on n’en fait jamais totalement le tour, et c’est ça qui est bien.
Vagabondanse
24 mars 2016 at 18 h 55 minJe partage ton enthousiasme !! Paris est une sacrée belle boîte de pandore :) C’est devenu un petit défi à chaque nouvelle visite, réussir à dénicher de nouveaux coins !
Sabrina
22 mars 2016 at 9 h 04 minBelle découverte, je ne connaissais pas cette rue, ça a l’air de valoir vraiment le coup
Vagabondanse
24 mars 2016 at 18 h 54 minOh oui vraiment ! Même sous un ciel gris, j’ai réussi à lui trouver un charme fou, alors sous le soleil…!