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Analog / France

(Parenthèse) estivale: Sur les routes de France.

Profiter d’une (parenthèse) estivale pour partir sur les routes de France. On dit souvent que c’est en perdant les personnes, les choses, que l’on se rend compte à quel point elles nous étaient précieuses, chères. Oui, on dit souvent que c’est en s’éloignant de ce qui nous entoure et qu’on ne regardait plus avec le temps; qu’on les redécouvre sous un nouveau jour et un nouvel oeil en y revenant. S’éloigner pour mieux se (re)trouver. Non, l’herbe n’est pas toujours plus verte dans le pré d’à côté ! C’est en me confrontant à l’immensité sans bornes canadienne, que j’ai réalisé à quel point mon petit petit pays était une véritable boîte de pandore dont je ne pourrais jamais en faire le tour.

Sur les routes de France !

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S’expatrier à l’étranger, dans un pays voisin au sien, de l’autre côté d’un océan ou dans un autre hémisphère, c’est avoir cette petite boule d’excitation dans le ventre à chaque résa de billets d’avion pour rentrer. S’expatrier, c’est revenir par intermittence, reprendre toutes ces parenthèses laissées de côté, reprendre le cours des choses là ou on l’avait laissé en partant, désenclencher le bouton pause pour reprendre la lecture quand bien même la vie n’a jamais cessé de tourner sans vous.

Sur les routes de France

Été 2014, après presque un an en terre québécoise, je reviens en terre française reprendre avec douceur et chamboulement toutes ces parenthèses laissées derrière moi, de la Gironde à la Provence en passant par le Berry, il n’y a qu’un train. À l’été 2014, je suis partie sur les routes de France.

  • (Parenthèse Berruyère)


Sur les routes de France

Rentrer à la “maison” c’est assurer de retrouver ces escapades en région avec P. & M., de repartir pour mon plus grand plaisir sur les routes de France (tant empruntées!), le long de ces nationales, de ces départementales, en passant de petits villages en lieux-dits. Le plaisir de (re)découvrir ce paysage, ces champs colorées à perte de vue, ce relief ondulant. Retrouver le bon terroir, bien de chez nous, tel que Sancerre. Un grand nom pour une si petite ville ! Je suis surprise de la trouver sur ce petit promontoire et d’en faire si vite le tour. Il y a comme un air de ville du sud, déserte à l’heure de la sieste et au soleil zénithal, pourtant nous sommes en fin de matinée !

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Le bonheur immense de retrouver cette architecture de pierres si chère à nos villages, si typique et qui m’avait tant manqué, que j’ai peiné à retrouver outre-atlantique. Ce charme fou de ces ruelles alambiquées qui piquent, poussent et suscitent notre curiosité pour nous inviter à nous y engouffrer ! Toutes ces anciennes boutiques, ces vieilles devantures, ces traces d’un passé qui semble encore tenir tête à la modernité des grandes villes qui les avalent peu à peu.

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La jolie vue sur les environs depuis le haut de la Tour des Fiefs. ♥

Sur les routes de France, Château de Maupas, Morogues

Profiter d’avoir le temps et d’en disposer selon nos envies, d’étirer les kilomètres au compteur pour aller dénicher ce joli petit Château de Maupas à Morogues, et satisfaire ma passion immodérée pour ces lieux. Déambuler de pièce en pièce, de secret en secret. Il y a ce charme fou de la proximité dans de pareilles petites demeures à l’inverse de grands domaines où la démesure peut nous laisser de marbre ou à distance. Ici, on se projette volontiers entre ces murs.

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  • (Parenthèse Provençale)


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Sauter d’un train à l’autre, c’est passer d’une parenthèse à une autre sans en perdre le fil. Se faufiler sur les routes de France, c’est poursuivre sans jamais s’arrêter. C’est se replonger dans des parenthèses qui sont chers à notre coeur. Parfois même, c’est réouvrir des parenthèses fermées depuis de trop longues années. La parenthèse provençale a cette intemporalité, cette densité depuis tant d’années. Ce plaisir de la retrouver, jumelé à ce besoin vital et viscéral de l’alimenter, de m’y replonger, encore et toujours. Elle est le dessin esquissé sur le papier de cette grande famille, pour la plupart contenue et disséminée au quatre coins de l’arrière pays. Retourner dans cette maison le temps de 48h de bonheur, ou j’ai laissé de nombreux souvenirs au fil des étés, des noëls et j’en passe. Comme pour dépoussiérer tout cela. Les retrouver tous autant qu’ils sont, taties et tontons, cousins et cousines, grand-parents, petits cousins et petites cousines et j’en passe. Oui, retrouver tous ces visages. Et puis, retrouver le sien, après trois longues années. Nous retrouver comme si c’était hier, comme si c’était une évidence. Une parenthèse aussi courte qu’intense, comme on sait les faire, comme il est bon d’en retrouver. Ces petites 48h si précieuses qui en valent à elles seules deux semaines. Et la boule au ventre, comme à chaque fois, de devoir refermer cette parenthèse bien trop tôt, bien trop vite à son goût; avec l’espoir naïf que les jours s’égrèneront à vitesse grand V pour pouvoir la réouvrir sans avoir le sentiment amer qu’elle ait été fermée il y a bien trop longtemps.

Sur les routes de France Sur les routes de France

(Parenthèse Bordelaise)


Sur les routes de France, Bordeaux

Cet été là, j’ai fermé la parenthèse provençale en ayant le coeur au bord des lèvres, les yeux mouillés à serrer fort mon baluchon sur le quai de la gare d’Aix TGV, sous un rayon de pluie entre un ciel bleu et une éclaircie. Je l’ai fermé sans déglutir tous ces souvenirs si intenses; sans penser que le vide  béant qu’ils laisseraient derrière eux serait vite comblé plus que de raison par cette nouvelle parenthèse bordelaise, de retour sur les routes de France.

Sur les routes de France, Bordeaux Sur les routes de France, Bordeaux

Faire le choix de s’expatrier loin, dans un autre fuseau horaire, c’est accepter de laisser derrière soi bien des choses, parfois même lorsqu’il s’agit des plus précieuses à ses yeux. Se couper de ceux qui nous sont chers, c’est accepter de les voir poursuivre en parallèle sans faire partie de la poursuite de cette histoire quotidienne. Accepter de n’ouvrir cette parenthèse si singulière que par intermittence, mais de la vivre corps et âme lorsque le temps est venu de la reprendre.

Sur les routes de France, Bordeaux, Miroir d'eau Sur les routes de France, Bordeaux, Miroir d'eau Sur les routes de France, Bordeaux, M.

Oui cet été là, j’ai ouvert cette parenthèse bordelaise avec autant de grandeur que lorsque je lui ai ouvert mes bras en le retrouvant. Il est la petite parenthèse de ma vie, celle qui vous chamboule, de sa première annonce sur le papier jusqu’à la réalité de son étreinte au creux de vos bras. Celle là même qui vous retourne quand vous réalisez au fil des semaines/mois que votre visage, votre nom, marraine, s’inscrit peu à peu et pour de bon dans un coin de sa petite tête blonde, jusqu’à vous en tirer les larmes aux yeux.

Sur les routes de France, Bordeaux Sur les routes de France, Bordeaux

Savourer de le voir si rieur, si taquin, si avide de curiosité, de découverte, tant sur ce petit bâteau traversant la Garonne d’une rive à l’autre, sur le fameux Miroir d’eau qu’au coeur de la récente Bastide Niel. Un endroit hors du temps, propice à se laisser entrainer par cette petite parenthèse volubile, et se prendre soi même au jeu. Crayonner, appuyer aussi fort que possible les contours de cette belle parenthèse sur le papier glacé, et déclencher pour la garder le plus longtemps possible. L’emmener retracer ses propres pas au coeur de cette ville, faire superposer ses propres souvenirs passés de ces deux années de collège passées là; à ses propres présents et futurs souvenirs à lui. Faire cohabiter deux histoires, le voir découvrir tous ces lieux que l’on redécouvre soi même des années plus tard, comme dépoussiérer une multitudes de petites parenthèses de-ci de-là. Profiter de ces brefs instants si précieux, avec eux, avec Lui; pour qu’il s’en souvienne avec la même intensité que le souvenir qu’on en gardera soi même; jusqu’à la prochaine fois, la prochaine parenthèse.

Sur les routes de France, Bordeaux, Bastide Niel Sur les routes de France, Bordeaux, Bastide Niel

L’été 2014 fut un recueil à lui seul de parenthèses, de brèves nouvelles qui ne demandent qu’a en appeler de nouvelles. L’envie est grande que de le poursuivre, d’en tracer de nouvelles, au fil d’un train à un autre, d’embrasser à nouveau l’envie de repartir sur les routes de France. De loin mon petit bonheur à moi, qu’il s’agisse d’un intercité, d’un corail ou d’un TGV; ce bonheur simple que de sauter dans l’un d’eux et de pouvoir sillonner ainsi le pays, son pays. On a beau se plaindre, croyez-moi, c’est en quittant la sncf (surtout au Canada ou le réseau n’est pas développé et surtout hors de prix, et ou bien souvent, il est plus rapide de faire le trajet en voiture ou en bus, c’est dire!) qu’on se rend compte à quel point nous sommes chanceux. A quel point je suis chanceuse d’avoir tous ces trains pour me permettre d’écrire toutes ces belles parenthèses…

Sur les routes de France, Gare, France

18 Comments

  • Valerie
    28 juillet 2015 at 19 h 19 min

    Merci pour ces belles photos et pour ces mots si justes… Oui, s’expatrier, c’est tout à fait ça… J’ai fait ce choix il y a 30 ans et mes retour en France sont toujours des moments à la fois intenses et plein de la douceur de se retrouver “chez soi”, avec toutes les expériences et le vécu des années passées si loin…

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    • Vagabondanse
      28 juillet 2015 at 21 h 13 min

      Merci beaucoup Valerie pour ces jolis mots :) L’expatriation est une sacrée expérience dans une vie ! 30 ans de ton côté, ce n’est pas rien :) et j’imagine comme après toutes ces années, ces petites parenthèses françaises doivent être belles à vivre et sans jamais sans lasser !

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  • expat
    12 juin 2015 at 10 h 47 min

    Superbes photos. On oublie trop souvent dans quel joli pays on vit. On préfère partir se dépayser en Thaïlande, aux USA (on aurait tort de s’en priver) mais on oublie un peu trop vite à quel point nous avons de jolis petits coins dans l’hexagone

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 42 min

      C’est tout à fait ça !! Même s’il est bon parfois d’aller loin, comme tu le dis on aurait tord de s’en priver, on oublie peut-être un peu vite à quel point l’évasion et l’émerveillement peut être beau tout près de nous ! :)

      Reply
  • Maïder
    11 juin 2015 at 15 h 58 min

    Mais qu’il est chouette cet article Sam, ça nous fait replonger et voyager dans tous nos souvenirs d’enfance <3

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 36 min

      Tu ne peux pas me faire plus plaisir en me disant ça Maïder !! <3

      Reply
  • Xel0u
    11 juin 2015 at 2 h 02 min

    Superbe cet article ! Et il ne peut que me parler en ce moment, moi qui suis à l’autre bout du monde. Oui, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Je ne me le disais pas, mais je me rends compte que bien trop de choses de ma petite vie me manquent, tout en maudissant cette routine qui s’installe… Ah, je crois que je ne serai jamais contente !
    Tes photos sont superbes, comme d’habitude !

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 36 min

      Merci Alex’ ! Difficile de se rendre compte de ce que l’on a sans le perdre un beau matin :) Rien n’est jamais simple, il faut tacher de profiter au maximum sur le moment, pour ne pas regretter ensuite. Et puis, c’est ainsi qu’on sera encore plus ravie au moment de rentrer de retrouver toutes ces petites choses qui nous ont manqué !

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  • Ginpolska
    10 juin 2015 at 12 h 41 min

    De beaux souvenirs :)

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 34 min

      Et comment <3 !

      Reply
  • Délices de Minie
    10 juin 2015 at 11 h 09 min

    Les clichés sont très beaux ! Bordeaux est une superbe ville. J’apprécie énormément la Provence, ma région natale :)

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 34 min

      Merci beaucoup Claire :) Ah, la Provence, j’ai tellement de souvenirs là-bas, cette région recèle tellement de trésors ! Toujours surprise et jamais déçue :)

      Reply
  • mzelle-fraise
    10 juin 2015 at 10 h 47 min

    Je prends de plus en plus de plaisir à me balader en France :) je n’ai pas énormément de famille à aller visiter, en revanche les amis ouvrent les portes de nombreuses régions que je ne connaissais pas ! Du coup, j’apprécie l’été en France, de villages en lieux-dits, au gré des invitations ^^

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 32 min

      C’est tellement chouette ! Et comme tu le soulignes, il ne s’agit pas toujours d’une question de famille, les amis peuvent être disséminés un peu partout et donner l’occasion d’aller les (re)voir :) C’est tout aussi chouette !

      Reply
  • lili
    10 juin 2015 at 10 h 44 min

    Bordeaux, la ville de mes études !! Superbes photos de villages désertiques, où le temps semble s’être arrêté. Ravie de te relire à nouveau !

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 19 min

      Merci beaucoup Lili, je suis plus que ravie de pouvoir vous retrouver ici, je ne te cache pas que cet article a une saveur un peu à part pour moi et qu’il ‘a fait un bien fou à écrire :)
      Bordeaux est une ville si chouette ! Il me tarde de pouvoir y retourner dès mon retour en France, et je ne perds pas espoir de réussir à la faire aimer à J. !!

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  • LadyMilonguera
    10 juin 2015 at 10 h 16 min

    C’est vrai qu’on vit vraiment dans un beau pays et c’est dommage qu’on ait parfois tendance à l’oublier…

    Reply
    • Vagabondanse
      14 juin 2015 at 21 h 17 min

      Une petite piqure de rappel ne fait pas de mal de temps en temps :)

      Reply

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