Les Pyramides de Gizeh sont assurément à l’Egypte, ce que la Tour Eiffel est à la France ! Aussi mythiques qu’incontournables, il est bien difficile d’envisager un voyage en Egypte sans s’aventurer à leur assaut. La surprise était donc d’autant plus belle que de savoir que nous allions terminer ce beau voyage en apothéose en allant découvrir ce site tant mythique qu’antique, renfermant l’une des premières et surtout, la dernière des sept merveilles du monde antique : la fameuse pyramide de Khéops.
Égypte : voyage au coeur des pyramides de Gizeh.
Ce matin là, l’impatience est on ne peut plus à son comble. Je crois bien que chacun de nous ne réalise pas vraiment ce qui nous arrive et ce vers quoi on s’en va. Le paysage défile, nous laissant le temps de les imaginer, de parfaire nos souvenirs d’écoliers ou de passionnés pour certains. Mais une fois n’est pas coutume, c’est à la ferveur cairote que nous nous heurtons en premier lieu, avec sa rutilante circulation ! Je reste amusée par l’absence de code de la route, mais qui ne semble en rien être un problème si on en croit ce joyeux bordel organisé que cela renvoie. Il n’y a qu’à voir sur les deux photos ci-dessous. Il y a beau avoir un marquage au sol indiquant 3 voies de circulation (sans compter la quatrième sur laquelle notre van se trouve), on remarque pourtant sur la photo de droite qu’il y a tout bonnement…5 lignes de voitures !! Bienvenue au Caire !
Le site des Pyramides de Gizeh se situant en bordure du Caire et aux portes du désert, la traversée de la ville nous donne l’occasion de découvrir celle-ci sous un autre regard, d’en parcourir d’autres quartiers. L’étalement urbain étant ce qu’il est, si massif qu’on croirait qu’il semble comme arriver à grandes enjambées pour engloutir les pyramides de Gizeh, je ne m’attendais pas à mesure que l’on se rapprochait de celles-ci à découvrir un quartier si pauvre, si branlant.
On aurait cru à un bidonville ou littéralement une décharge à ciel ouvert, avec cet amas de détritus qui jonchaient cet immense terre-plein central de béton. C’était très étrange à observer, il y avait tant de disparités dans ce quartier, entre ce sol fouillis, ces immeubles « en cours » de construction continuelle, cette coccinelle comme flambant neuve et ces charrettes qui se frayent un chemin dans la circulation. Si pauvreté et richesse se côtoient de manière assez significative au coeur de la mégapole cairote et m’avaient quelque peu surprise lors de notre balade au coeur de la ville, me rappelant dans un certain sens Bucarest; j’ai trouvé qu’ici dans ce quartier, c’était encore plus flagrant. Surtout avec ces poubelles de partout, comme si le terre-plein central revêtait pour les habitants le lieu de regroupement des ordures. Le Caire est souvent décriée comme une ville sale et polluée, et ce jour là, nous en avions un bel exemple malheureusement.
Les kilomètres s’avalent et se réduisent à mesure que nous approchons du but et l’apercevons soudain à travers le par-brise du van. La vue à beau être réel, je vous l’assure, l’instant lui, semblait irréel. On a tous tant vu d’images de ces mythiques pyramides, en avons tant entendu parlé, qu’il est bien peu croyable de les voir subitement se dessiner au loin, sous nos yeux.
La Pyramide de Kheops
Si à l’inverse de nombre de mes compagnons de voyage je ne me suis jamais rêvée archéologue ou encore égyptologue, j’espérais néanmoins secrètement de pouvoir un jour réussir à voir ces géantes de pierres tant étudiées sur les bancs de la fac en cours d’art d’égyptien. Que l’on soit ou non féru, il y a une telle fascination à se retrouver aux pieds de celles-ci où l’on perçoit visuellement et aussi émotionnellement, cet embrassement entre passé et présent, légende et réalité. Toucher du bout des doigts ce pan d’Histoire si majeur. On en a la chaire de poule et nos yeux écarquillés grand comme cela, ainsi que nos sourires en disent long sur ce petit rêve de gosse qui sommeillait en nous et qui se voit réalisé ce jour là.
Le site est immense et ma plus grande surprise, outre la grandeur de ces pyramides, restera à n’en pas douter le choc visuel face à celle-ci. Le soleil est à son zénith, et entre nous, ce n’est en rien la meilleure heure pour visiter les pyramides de Gizeh ni même les photographier. Si vous le pouvez, préférez le lever ou le coucher de soleil, ne serait-ce que pour la lumière mais également pour la chaleur et donc, la pollution. En effet, ce jour là, au cagnard plombant s’est adjoint un voile de pollution dense à napper la ville du Caire et le site des pyramides de Gizeh d’une sorte de voile brumeux grisâtre. L’ambiance en était que plus mystique. Néanmoins, je ne m’attendais vraiment pas à voir la ville si proche. Je savais la capitale cairote aux pieds des pyramides, mais de là à l’apercevoir de si près, et à la savoir si proche. C’est dommage d’en être venu à un tel point d’urbanisme, car les pyramides de Gizeh en perdraient presque de leur superbe, ne relevant plus que d’un grain de sable dans ce désert citadin.
On slalome entre les chameliers, parfois un brin insistants, espérants réussir à vous alpaguer pour vous raconter et vous montrer monts et merveilles sur ces légendes de pierres; pour contourner la pyramide de Khéops et admirer ses moindres facettes. Nous aurons même la chance de pouvoir pénétrer dans celle-ci et grimper le long de cet étroit couloir (claustrophobes s’abstenir !) jusqu’à gagner le coeur de la pyramide. On courbe le dos et les jambes sur les premiers mètres avant de gagner l’escalier central qui semble si petit au coeur de cette grande galerie menant à la chambre du roi, haute de près de 8m de haut et long sur plus de 45m ! Au terme de l’ascension, c’est une pièce glaciale aux vastes parois de granit qui nous attend, éclairée ci-et-là par quelques spots. Je vais être sincère avec vous, ce fut pour moi une grande désillusion. Je ne m’attendais pas à trouver pièce si austère et dénuée. Pas l’ombre d’un bas relief, d’un petit hiéroglyphes. RIEN. Si bien que j’ai encore moins compris cette interdiction stricte et formelle de prendre des photos. Il y fait si froid et si sombre, et il n’y a rien d’autres que des parois de granit; que je me demande bien à quoi bon interdire, puisqu’il n’y a rien à prendre en photos ?! Le moment n’en est pas moins exceptionnel et je reconnais bien là cette chance que d’avoir pu y accéder. Ce n’est pas rien de se dire qu’on est au coeur de la pyramide, de la dernière merveille du monde antique, véritable prouesse architecturale. Malheureusement, je ne m’attendais tellement pas à cela en y parvenant, que je ne peux réprimer la déception qui pointe.
Si vous voulez mon avis, à moins d’être un passionné, pour ce que ca vaut, je ne vous recommanderais pas spécialement de le faire. L’entrée sur le site des pyramides de Gizeh étant déjà de 80 L.E, si vous voulez rentrer dans la pyramide de Khéops, il faut s’acquitter d’un supplément de 200 L.E; et entre nous, puisqu’il n’y a strictement rien à y voir, c’est plus pour le fait de dire « je suis rentré dans la pyramide! » si vous voulez le faire, plutôt qu’autre chose. Elles sont bien plus impressionnantes de l’extérieur que de l’intérieur et il y a bien plus à admirer dans l’appareillage du parement.
De retour au pied de la pyramide, on s’aventure à gagner le point de vue offrant parait-il un panorama imprenable sur ces dites pyramides de Gizeh. La légende n’a pas tort, et cette petite terrasse excentrée nous offre une bien jolie vue sur l’alignement de celles-ci. Je crois bien que c’est depuis ce recul que j’ai pleinement apprécié ce site. Si en étant aux pieds de ces mastodontes de bloc de pierres de plusieurs tonnes, on parvient à en prendre la pleine mesure; il n’y a que d’un peu plus loin, à travers une vue d’ensemble que l’on apprécie celles-ci à leur juste valeur. On croirait presque qu’il en manque une pour que le tableau soit complet, si bien qu’on ne peut se retenir de s’amuser à le compléter à notre manière !
Le Sphinx
Une visite sur le site des pyramides de Gizeh ne saurait être complète sans s’arrêter au non moins mythique et légendaire grand Sphinx au nez cassé, trônant tel le gardien de ces pyramides face à l’assaut de la ville qui avance à grands pas et vers laquelle il est entièrement tourné. A l’instar des pyramides, en se retrouvant à son pied, on devine aisément à quel point sa réalisation est aussi fascinante que massive. Il a beau ne sembler qu’un petit grain de sable face à celles-ci en arrière plan, lorsqu’on se trouve à quelques mètres, la donne semble s’inverser avec amusement et redessiner le rapport de force. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher en l’observant, de repenser à ces images d’archives de mes cours de fac qui le montrait à la fin du XIXème siècle ensablé jusqu’au cou. Difficile dans ces conditions de pouvoir un instant imaginer toute la grandeur de cet être hybride, tête humaine à corps de lion, que l’on murmure être la représentation de Khéops.
Ce qui est certain, c’est que c’est sur cette dernière image du mythique Sphinx avec en arrière fond les légendaires pyramides de Gizeh que nous refermerons la jolie page de ce voyage en Egypte ce jour là, des souvenirs pleins les yeux et surtout, le petit bonheur d’avoir réaliser ce rêve de gosse si fou ♡ !
Un immense merci à Voyageurs du Monde pour cette invitation rêvée et leur confiance, ainsi qu’à mes compagnons d’aventures (coucou la #TeamPyramides ! ) pour avoir rendu ce voyage si mémorable et sans qui l’aventure n’aurait pas été la même !
6 Comments
Vincent
3 juin 2017 at 21 h 20 minComme Ornella dans le commentaire précédent, n’était jamais allé en Egypte, je n’imaginais pas du tout les pyramides si proches de la ville!
Sinon j’adore vos photos, vraiment superbe cette petite touche Vintage! Vous faites le post traitement avec Lightroom?
Vagabondanse
7 juin 2017 at 13 h 45 minHello Vincent ! Pour ce qui est des photographies numériques, oui, je les post-trait sous LR :)
Ornella
22 avril 2017 at 13 h 24 minAvant que tu ne l’écrives toi-même, en regardant tes photos, je remarquais à quel point la ville est en effet si proche du site des pyramides. J’aurais été un peu meurtrie devant ce spectacle si j’y étais allée. Et j’irais surement. Mais de tels trésors s’immergent tellement mieux dans un décor vierge. C’est comme si l’on retrouvait les statues de l’île de Pâques au milieu des rues parisiennes. Ca n’aurait plus aucun sens…
Bref, en tout cas, très joli reportage, merci d’avoir partagé ça avec nous. :)
Vagabondanse
10 mai 2017 at 12 h 28 minJe suis entièrement d’accord avec toi Ornella ! C’est si surprenant et frustrant de voir de tels joyaux se faire engloutir par l’étalement urbain. Je crois que c’est l’un des exemples qui montrent bien à quel point l’image que l’on s’en fait et que l’on nous donne peut etre trompeuse. Car bien souvent, on ne photographie jamais les pyramides avec la ville du Caire en arrière fond !! Au contraire, on la montre de telle sorte à poursuivre l’illusion que l’on peut s’en faire, cette image idéale de ces géantes, perdues au coeur du désert :)
Juliette
21 avril 2017 at 13 h 02 minTes articles font remonter plein de souvenirs, c’est trop chouette, merci ! (celui d’hier sur le Caire m’a fait me rappeler de choses que j’avais complètement oubliées, c’était génial, j’avais l’impression de déterrer des petits trésors)
C’est drôle car Gaëtan a été aussi un peu déçu par les pyramides alors qu’il est fasciné par elle – ses attentes étaient tellement grandes, je pense… Et moi c’est l’inverse, j’avais envie de les voir mais ce n’était pas non plus un rêve d’enfant, et j’ai été scotchée et émue ! Je les ai trouvées à la fois hyper impressionnantes, elles sont là depuis tellement longtemps, et en même temps très fragiles, si proches de la ville, au milieu de la pollution…
Même l’intérieur m’a plu : cet escalier si raide et interminable. Et puis un bâtiment si imposant pour au final une toute petite pièce comme celle-ci : je trouve ça tellement surprenant, je me dis qu’elles n’ont pas fini de nous révéler tous leurs secrets… (et qu’Astérix et Obélix nous ont quand même mis de sacrément fausses images dans la tête ^^).
Vivement la suite du récit et des photos !
Vagabondanse
10 mai 2017 at 12 h 12 minMerci beaucoup Juliette ! :) Je ne te cache pas que raconter ce voyage aujourd’hui, c’est un peu comme piocher dans cette jolie boite de pandore que revêt ce voyage, ca fait remonter tellement de chouettes souvenirs !! Je ne me lasse pas un instant de revivre tout cela encore et encore !
C’est fou comme un lieu peut varier d’interprétation pour chacun, encore plus je dirais face à un site aussi mythique ! J’imagine la déception de Gaetan, qui lui était fan de la première heure à l’inverse de moi. Ce qui est certain, c’est qu’elles sont indéniablement à voir. Comme tu le dis, il y a une part d’impression forte, tant par leur ampleur mais aussi leur fragilité avec cette ville du Caire si proche.